Pom Pom Pom Pomme (une courte histoire).

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Après le navet de Pardailhan, voici venir la pomme et ses multiples goûts. C'est le fruit d'ici pour l'hiver !

La pomme chemine depuis longtemps avec l’homme qui, après l’avoir domestiquée, a développé l’espèce en créant une foule de variétés. Lorsque nous disons longtemps, c’est vraiment longtemps. Les archéologues ont découvert des restes de pommes dans les fouilles datée de 1800 ans avant notre ère mais c’est juste avant cette ère chrétienne que les premières mentions écrites du pommier et de la pomme apparaissent. Sans même parler des mentions bibliques et de la fameuse pomme du paradis. C’est d’ailleurs, comme pour beaucoup de produits végétaux que nous consommons encore aujourd’hui, sur les berges de la méditerranée que la pomme a fait son trou. Ramsès II en fait planter dans son jardin, il se raconte qu'Appius Claudius Caecus, politicien romain créée la pomme d’Api (mais c'est un fake ! Par contre il a bien importé la pomme Apienne)… La pomme est à la mode pour le moins depuis des siècles.

Bonne poire.

Par le jeu de la diffusion, des voyages, de sa capacité à s’acclimater, elle finit par s’imposer partout en Europe et la Normandie devient un centre important de production pour toute la France après les invasions Viking. Les variétés aussi se multiplient, sinon à l’infini, suffisamment en tout cas pour donner le tournis. Incontournable, elle vit toutefois son hégémonie contestée à l’avènement de la poire, plus douce, plus délicate, moins bruyante à croquer. Poire qui devint rapidement le fruit de l’aristocratie quand la pomme restait le fruit populaire par excellence. Malgré une intense création variétale naturelle, et des centaines de variétés inscrites dans les recensements des académies d’agriculture (plus de 500 au XIXe siècle), l’agriculture moderne dans son mouvement de progrès délaissera rapidement une foule de variétés non conformes au standards de production, pas assez productives, trop fragiles…

De jardins en talus.

Jusqu’à ce que, alors que la fin du XXe siècle se profile, soient créés des conservatoires végétaux dans la plupart des régions de France. Conservatoires qui iront alors dans les vergers, les jardins, dans les talus, pour sauver de la disparition des dizaines d’espèces locales ou anciennes. Qui, si elles ne correspondent pas forcément toutes complètement au goût d’aujourd’hui, offrent toutefois un voyage dans les saveurs de nos aïeux aux plus gourmands et curieux d’entre-nous. Nous ne découvrirons quelques-unes ici même la semaine prochaine.


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