Le velours de la « Patte de loup »

G

Après le navet de Pardailhan, voici venir la pomme et ses multiples goûts. C'est le fruit d'ici pour l'hiver !

En gardant à l’esprit que l’histoire de l’agriculture est aussi complexe que la grande histoire, on se souvient comment la modernisation permanente des techniques utilisées a modelé le paysage tel que nous le connaissons aujourd’hui. Dans ce mouvement de progrès, porté par l’impérieux besoin de nourrir les populations alentours de plus en plus urbaines, des variétés de végétaux et d’animaux ont été laissées sur le bord de la route. Simplement, parce qu’à un moment donné, elles ne correspondaient plus au standard en cours.

De la Patte de loup à la Golden.

Les pommiers ont payé un lourd tribut aux aussi à cette rationalisation incarnée par la Golden. Heureusement, la nature a des ressources, les arbres savent se faire oublier et depuis les années 80, des passionnés de toute la France ont entrepris de sauver ces vieilles variétés de pommiers au goût de notre enfance. Arbres nichés dans les haies, dans les fonds de jardin ou au détour de parcelles oubliées, ces variétés ont été sauvées de la disparition pour le bonheur de nos palais. En dépit de leur inadéquation aux standards ! La patte de loup par exemple, avec son sourire malin, n’était plus en vogue à l’heure des premiers supermarchés. Pourtant, cette « reine » des pommes tellement elle est sucrée et bonne, a de drôle de d’histoire à vous raconter.

Cicatrice.

Elle est originaire de la région angevine, du village de Beaupréau précisément croît-on savoir, et fût une des gourmandises d’Anne de Bretagne. Légende ? Il n’en manque pas d’histoire autour de cette jolie pomme rustique qui se conserve bien, résiste bien au vent, et de la cicatrice qui souvent zèbre sa face. La peau, rugueuse, de la Patte de loup est le plus souvent traversée par une espèce de scarification lorsqu’elle arrive à maturité ce qui la rend à nulle autre pareille. Mais si l'on sait ne pas réduire son jugement à une apparence peu amène, elle donne en bouche toute l'étendue de son talent par sa chair ferme et juteuse. Et elle est bonne à croquer tout l’hiver !

La semaine prochaine nous parlerons de la Reinette d'or.


Retour