Après le navet de Pardailhan, voici venir la pomme et ses multiples goûts. C'est le fruit d'ici pour l'hiver !

La reinette d’or n’a pas son pareil. C’est un bonbon. Une petite pomme friandise incarnée. Elle est originaire du sud-ouest de la France, aux confins de la Gironde, du Lot-et-Garonne et de la Dordogne. Tellement ancrée dans son terroir qu’elle servait à la confection dune spécialité locale, la tourtière, un gâteau feuilleté aérien typique de la vallée du Lot. On trouve mention de la Reinette d’or depuis fort longtemps, même si elle n’a jamais vraiment attiré l’attention, probablement en raison de sa petite taille. Elle est toutefois retenue par la commission de pomologie du département de la Gironde dès 1860 recevant alors le nom de Reinette d’or du Lot-et-Garonne.

Bonne conservation

Dans sa description, Eveleyne Leterme (1) évoque une variété très robuste au champ, peu sensible à la tavelure et aux autres calamités des vergers. Seule la maladie de la suie, liée à une fin de saison humide, pouvant se révéler problématique pour la conservation des fruits. Elle se récolte avant l’hiver et se conserve très bien des mois durant, au moins jusqu’en mars, et au delà dans de bonnes conditions.

Bonne peau

Son charme tient beaucoup à sa taille, elle est à peine plus grosse qu’une grosse tomate cerise, ce qui ravit les enfants. Mais une fois qu’on l’a goûtée, difficile d’oublier la sensation qu’elle procure aux papilles avec sa chair croquante et son goût délicat en diable. Bien sûr, elle n’est pas facile à éplucher, c’est ce qui lui coûta sa place au cœur des tourtières remplacée qu’elle fût par la Golden, mais c’est bien avec la peau qu’il faut la manger, après l’avoir humée avec attention. Les adultes n’en feront qu’une bouchée, les enfants en redemanderont. Les spécialistes, eux, s’interrogent fermement. En se demandant si la Reinette d’or n’est pas finalement un des parents de la Golden Delicious.

(1) Les fruits Retrouvé, Evelyne Leterme, éditions du Rouergue, 1995